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C'est partiLe Commissariat général au développement durable a publié, début janvier 2014, un état des lieux de la prestation des entreprises en matière de performance énergétique des bâtiments construits ou rénovés. Il s’agit de la synthèse d’une enquête commandée par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie en 2012, dans le cadre du Plan bâtiment Grenelle. Cette enquête, intitulée « Qualité énergétique mise en œuvre par les entreprises dans les bâtiments », découle de la volonté du ministère de caractériser les entreprises à même d’offrir une prestation de rénovation énergétique. En 2011, certaines sociétés du bâtiment désiraient anticiper la RT 2012 et dépasser les objectifs de la RT 2005, pendant que d’autres s’attachaient simplement à respecter cette dernière. À ce titre, elles se sont dotées de moyens humains et techniques leur permettant de proposer à leurs clients des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs logements. Leur démarche s’inscrit dans les objectifs fixés par les pouvoirs publics, à travers les lois Grenelle, en matière de dépense énergétique des bâtiments, un des secteurs les plus énergivores.
Au départ, l’étude identifie 417 125 entreprises officiant dans le secteur du bâtiment. Toutefois, seulement 270 000 (représentant un chiffre d’affaire HT de 142 milliards) d’entre elles sont identifiées comme ayant, au minimum, une compétence en produits ou prestations « classiques » ou « performantes » visant l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments ou permettant, de réaliser des économies d’eau. 30% de leur chiffre d’affaires a été réalisé sur la « production d’ouvrage de bâtiment en mettant en œuvre des prestations performantes », ce qui représente 33 milliards sur un chiffre d’affaires global de 111 milliards d’euros[1]. 45% appartiennent au segment de la rénovation des logements (15 milliards d’euros), la part du neuf étant bien moins importante.
35% des entreprises (147 000), déclarent « n’avoir aucune compétence technique en installation de produits ou en réalisation de prestations permettant des économies d’énergie ou d’eau en 2011, et ne prévoient pas d’en acquérir en 2013 ». Ceci s’explique par leur secteur d’activité qui ne concerne pas la rénovation énergétique : peinture ou plâtrerie. De plus, pour 86% d’entre elles, ce sont de très petites structures employant entre 0 et 2 salariés. Elles ont donc été exclues du champ de l’étude a posteriori.
37% des entreprises concernées par des travaux de rénovation énergétique présentent des compétences pour l’isolation intérieure des bâtiments, un chiffre qui arrive largement en tête. En 2011, 73% d’entre elles ont entrepris ce type de travaux. Le reste de ce qui est regroupé dans l’étude sous l’intitulé « l’étanchéité du bâti » (isolation par l’extérieur ou pose de fenêtres), est également beaucoup pratiqué. À l’inverse, les travaux de production d’énergie et de ventilation sont moins courants : 19% des entreprises proposent l’installation d’une VMC à double flux, et le même chiffre ressort pour la pose d’une chaudière à condensation.
Plus la taille des entreprises est importante, plus leurs compétences en installation d’équipements performants utilisant une source d’énergie renouvelable sont grandes. Un cas qui ne se vérifie pas pour tous les types de travaux performants. En effet, pour l’isolation, la taille n’est pas un facteur déterminant au-delà de 10 salariés. Les petites entreprises offrent plus de compétences techniques en prestations performantes dans ce secteur que les entreprises de plus de 50 salariés. Si l’on analyse les résultats en termes de chiffre d’affaires, ce sont, en toute logique, les petites entreprises qui pèsent le plus lourd puisqu’elles sont beaucoup plus nombreuses.
D’un point de vue juridique, la taille est un facteur déterminant. En effet, les entreprises les plus au fait des dispositifs réglementaires en matière de performance thermique des bâtiments sont les plus importantes (en termes de nombre de salariés). Les connaissances en réglementation thermique, en labels et en certifications des bâtiments augmentent avec la taille de l’entreprise. C’est un point qualitatif qui leur permet, comme le précise l’étude « de valoriser la qualité de leurs ouvrages et leurs compétences vis-à-vis de leurs fournisseurs, et surtout de leurs clients ». Elles disposent de moyens leur permettant d’identifier et de s’adapter aux nouvelles législations (formation du personnel par exemple).
Ceci se matérialise par l’obtention d’appellations, de marques et de certifications. 35% des 270 000 entreprises compétentes pour ces travaux avaient en 2011, connaissance de la RT 2005, ce qui ne veut pas dire qu’elles l’appliquaient. 21% en avaient une connaissance opérationnelle qui permettait de la respecter et de la mettre en œuvre. Enfin, 13% n’en avaient jamais entendu parler. Parmi les 21% qui en ont une connaissance opérationnelle, on distingue :
- Les grandes entreprises de 50 salariés et plus qui sont les principales concernées à hauteur de 54%. En effet, la quasi totalité de ces grandes structures (83%) est certifiée par des labels tels que Qualisol, Qualibat, QualiPV, QualiPAC, Qualifelec, Quali’Eau, Professionnel Gaz ;
- Les entreprises de 10 à 49 salariés qui possèdent, pour 71 %, ces labels ;
- Les entreprises de 3 à 9 salariés. 33 % détiennent les labels ;
- Les entreprises de 0 à 2 salariés qui pour 18% présentent des connaissances opérationnelles. Ainsi, 12% seulement d’entre elles possèdent les labels précités. Toutefois, l’enquête note une exception logique pour la marque Eco installateur. Comme son nom l’indique, elle s’adresse aux installateurs, en majorité des entreprises de moins de 20 salariés. Les petites structures sont donc plus nombreuses à la porter.
La qualification « installateur agréé » est très répandue chez les entreprises de 0 à 49 salariés, tandis que les normes ISO 9001 et 14001 s’adressent d’avantage aux entreprises de 50 salariés et plus. En revanche, les certifications relatives à la performance énergétique restent méconnues. En effet, la charte Bâtir avec l’environnement, le label Pros de la performance énergétique et la qualification Mention économies d’énergie ne sont que très peu répandues avec seulement 1% d’entreprises agréées.
Enfin, l’enquête évalue les principaux freins au développement de prestations performantes dans ces entreprises :
- Pour 68%, c’est le coût trop important pour leurs clients que représentent les équipements innovants qui les empêchent d’investir en formation et en équipement dans ce segment ;
- 55% déplorent les réglementations techniques trop compliquées et en constante évolution ;
- 53% relèvent la rareté des informations concernant les aides financières comme frein principal pour investir dans ce segment ;
- 48% constatent simplement l’absence de demande de la part de leur clientèle ;
- Pour 77%, c’est le contrôle du marché par la concurrence qui les bloque.
Il faut tout de même constater que ce n’est pas le manque de qualification du personnel qui pêche (77%), les entreprises non qualifiées étant prêtes à investir dans la formation professionnelle de leurs employés. De même, la complexité des techniques ne constitue pas un obstacle (68%), ni même la méconnaissance des produits (65%).