Les mesures de confinement ont provoqué une chute considérable de la consommation d’énergie en France et dans le reste de l’Europe. Comment expliquer ce phénomène ? Cette crise va-t-elle changer notre comportement vis-à-vis de la consommation d’énergie ?

En France et un peu partout en Europe, la vie reprend tout doucement un cours normal. Le déconfinement est amorcé et les commerces ouvrent à nouveau leurs portes. L’heure est au bilan. Quel impact la crise du coronavirus a-t-elle eu sur notre consommation énergétique après près de deux mois de confinement ? A-t-on réellement consommé plus d’électricité, de gaz ou d’eau ? Cette crise nous amènera-t-elle à revoir notre rapport à l’énergie ?

Le 19 mai dernier, le RTE, le gestionnaire du réseau public d'électricité, a publié quelques chiffres en matière de consommation énergétique. Sans surprise la consommation d'électricité a chuté durant les quelques semaines de confinement. La diminution a été de l’ordre de 20% au plus fort de la crise par rapport à une période normale. « Une chute exceptionnelle », n’a pas hésité à qualifier François Brottes, président du directoire de RTE. Lors de la précédente crise, la consommation n’avait baissé que de 5%. »

Cette diminution très significative de la consommation d’électricité est principalement liée au ralentissement important de l’activité du secteur industriel, gros consommateur de cette énergie.

Une hausse de la consommation dans les ménages français

Pour les particuliers, par contre, le RTE a noté une hausse modérée. Logique quand on sait que de nombreux salariés ont été contraints de travailler de chez eux pendant près de deux mois et que les écoles ont fermé leurs portes. Sans compter les heures de confinement du week-end durant lesquelles les sorties habituelles n’ont plus été possibles. Les fours, micro-ondes, chargeurs d’ordinateurs, lave-vaisselles et consoles de jeux (très énergivores) ont en effet davantage été sollicités.

Selon une étude menée récemment par Selectra, une entreprise française spécialisée dans la comparaison d'offres d'électricité, de gaz et d'internet, ce sont principalement les logements de grande taille et possédant un chauffage électrique qui devront assumer la facture la plus salée au terme de cette période de confinement.

Les estimations du surcoût par mois selon Selectra :

Logement

Chauffage électrique

Chauffage au gaz naturel

30m²

33€

18€

70m²

60€

26€

120m²

97€

36€

Mix énergétique : 35% d’énergies renouvelables au mois de mars

Le RTE s’est également félicité de la diversité du mix énergétique pendant cette période. A la fin du mois de mars, on a en effet compté 35% d’énergie renouvelable sur le réseau. La production d’électricité des éoliennes et des centrales solaires est restée à des niveaux habituels durant cette crise alors que la demande en électricité diminuait. Cette énergie verte, prioritaire sur les réseaux, s'est donc retrouvée dans des proportions plus importantes qu’à l’accoutumée dans le mix énergétique français. Cela a par ailleurs permis de diminuer la production de certaines filières comme les centrales thermiques au gaz.

 Un effet néfaste sur la production d’énergie verte dans le futur ?

Dans un récent sondage mené par le journal 20 Minutes, 49% des jeunes Français (18-30 ans) placent l’environnement au premier rang des considérations à avoir pour une société idéale. 56% d’entre eux estiment également que l’une des priorités du gouvernement est de maintenir les objectifs environnementaux.

Toutefois, selon de nombreux observateurs, la crise du coronavirus devrait se montrer néfaste sur la production d’énergie verte dans le futur. Pour l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), les capacités de production d'électricité renouvelable installées vont ralentir en 2020 par rapport à celles mises sur le marché en 2019. Ces 20 dernières années, le secteur n’avait pourtant jamais connu la décroissance. Les raisons de ce phénomène ? Les nombreux retards sur les différents chantiers, l'impact des mesures de distanciation sociale ou encore les réserves des investisseurs dans la conjoncture économique post-crise. Selon l'agence, les nouvelles capacités des panneaux solaires et des éoliennes installées chuteront respectivement de 18 % et de 12 % par rapport à 2019.

De plus, beaucoup craignent que la crise économique liée au coronavirus ne relègue au second plan les considérations environnementales et donc les énergies vertes, en faveur des énergies fossiles.

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