Rénovation des passoires thermiques : une priorité pour le gouvernement Macron ?
En attente de la feuille de route de l’État concernant la rénovation des logements énergivores, le collectif Rénovons regroupant des acteurs issus de plusieurs secteurs (social, humanitaire, environnemental et industriel), rappelle l’urgence de la situation et demande au gouvernement Macron de mettre en place des aides à la rénovation énergétique concrètes et à la hauteur.
Aides à la rénovation énergétique : un programme revu à la baisse
Lors de la présentation de son Plan Climat en juillet 2017, le Ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, promettait l’éradication des passoires thermiques sur une période de 10 ans. Cependant, les mesures visant à encourager la rénovation énergétique présentées en septembre dernier sont jugées insuffisantes pour mener ce projet à bien. Parmi les annonces du gouvernement qui peinent à convaincre les membres du collectif Rénovons :
- 1,2 milliard d’euros supplémentaires seront injectés au programme Habiter Mieux de l’Anah permettant d’aider la rénovation énergétique de 75 000 logements par an, soit 375 000 logements sur la période quinquennale. Beaucoup moins qu’espéré par le collectif.
- Le chèque énergie aidant les foyers les plus précaires à payer leur facture d’énergie va être réévalué d’ici 2019 pour atteindre 200 € en moyenne. Selon Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, il faudrait au moins un chèque énergie de 600 € en moyenne pour vraiment aider les plus touchés par la précarité énergétique à financer des travaux de rénovation.
- La Caisse des dépôts est mobilisée à hauteur de 3 milliards d’euros pour favoriser les travaux de rénovation énergétique du logement social. En parallèle de cette annonce, la baisse de 5 € des aides pour le logement (APL), risque de limiter l’action des bailleurs sociaux en matière de rénovation énergétique.
- Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) a été revu et n’inclut désormais plus les changements de fenêtres, de volets et de portes dont l’impact sur les économies d’énergie est jugé faible par le gouvernement. Ce dernier préfère se focaliser sur d’autres travaux comme l’isolation des combles et le changement de chaudière.
Toutes ces annonces inquiètent donc le collectif qui déplore l’absence d’une feuille de route gouvernementale claire. Cette dernière devrait être présentée d’ici fin octobre. Une affaire à suivre, donc.
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Rénovation énergétique des logements énergivores : quels bénéfices ?
Selon le collectif Rénovons, un plan concret d’aide à la rénovation énergétique des passoires thermiques permettrait de remettre en état plus de 7 millions de logements d’ici 2025, ce qui générerait des bénéfices non négligeables pour le budget des foyers, l’environnement, l’emploi, les dépenses énergétiques et la santé.
Le budget des foyers | 512 € par an en moins sur les factures énergétiques |
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L'environnement | Réduction des émissions de gaz à effet de serre de 6,13 millions de tonnes par an |
L'emploi | 126 000 emplois équivalents temps plein créés entre 2017 et 2025 |
Les dépenses énergétiques | 41 TWh d’économies annuelles d’énergie dès 2026 |
La santé | Économie de 758 millions d’euros par an pour le système de soins |
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